Voici une présentation approfondie de la ville de Dschang, située dans l’ouest du Cameroun, avec un accent sur son histoire, sa culture, son rôle académique, ainsi que son importance géographique et économique.
1. Origine du nom et peuplement initial
Le mot “Dschang” viendrait de la langue Yemba (langue locale) et signifierait “dispute” ou “conflit”, ce qui reflèterait les anciens affrontements entre clans pour le contrôle du territoire.
Historiquement, la région était habitée par des peuples Bamiléké, notamment les Yemba, issus de migrations venues du nord (vers la plaine Tikar). Ces populations se sont installées dans les hauts plateaux de l’ouest pour des raisons stratégiques : altitude, défense, climat sain.
2. Période coloniale allemande
- Dschang fut choisi par les Allemands comme chef-lieu de la région des Grassfields au début du XXe siècle.
- En 1909, l’administration allemande y installe un centre administratif, construit des routes, un poste militaire, des bâtiments coloniaux et des écoles.
- La ville a ainsi acquis un rôle stratégique, militaire et administratif dans la colonie du Kamerun allemand.
- Après la Première Guerre mondiale, les Français prennent le relais de l’administration dans la région, intégrant Dschang dans le Cameroun sous mandat français.
3. Développement sous l’administration française
- Dschang devient un centre de commandement régional sous la France, renforçant sa place comme point d’administration et de contrôle des hauts plateaux.
- De nombreuses infrastructures sont développées : écoles, hôpital, poste administrative.
- La ville commence à se distinguer par son organisation urbaine structurée (modèle hérité de l’organisation coloniale).
4. Climat et géographie
- Dschang est située à plus de 1 400 mètres d’altitude, ce qui lui confère un climat tempéré et agréable.
- Ce climat est l’une des raisons pour lesquelles la ville a été choisie comme centre administratif pendant la colonisation.
- Elle est entourée de montagnes, vallées et plateaux fertiles, favorisant l’agriculture.
5. Ville universitaire et intellectuelle
- Dschang est surtout connue aujourd’hui comme ville universitaire grâce à l’Université de Dschang, fondée en 1993 mais issue d’une école agricole créée dès 1977.
- Cette université est l’un des pôles majeurs d’enseignement supérieur au Cameroun, avec des facultés en sciences agronomiques, sciences économiques, lettres, droit, etc.
- Elle attire des milliers d’étudiants de tout le pays, contribuant à la vitalité économique et sociale de la ville.
6. Culture et traditions
- Dschang est profondément ancrée dans la culture Bamiléké. On y trouve plusieurs chefferies traditionnelles.
- La langue principale est le Yemba, mais le français est largement parlé.
- Les danses traditionnelles, les cérémonies, les rites d’initiation et les fêtes comme le Ngouon (grande fête culturelle Bamiléké) sont encore très présents.
- La ville abrite aussi un Musée des Civilisations qui retrace l’histoire des grands groupes culturels du Cameroun (Beti, Bamiléké, Soudano-Sahéliens, etc.).
7. Économie locale
- L’économie de Dschang repose sur :
- l’agriculture : culture du maïs, haricot, pomme de terre, café, etc.
- le petit élevage.
- le commerce : soutenu par la présence étudiante et les marchés locaux.
- le tourisme : grâce à son climat, son relief, ses paysages et son patrimoine culturel.
- Le secteur hôtelier y est en développement, pour accueillir les touristes et visiteurs académiques.
8. Enjeux modernes et défis
- La ville connaît une croissance démographique importante à cause de l’université et du commerce.
- Elle fait face à des défis urbains : gestion des déchets, accès à l’eau, infrastructures routières parfois dégradées.
- Le développement durable est au cœur des projets actuels, notamment dans le cadre universitaire (projets de recherche, agriculture raisonnée, écotourisme).
En résumé
Dschang est une ville historique du Cameroun, ancienne capitale coloniale devenue aujourd’hui un centre universitaire majeur. Riche de traditions Bamiléké, dotée d’un climat agréable et d’une population dynamique, elle est un exemple de ville où l’histoire coloniale, la culture traditionnelle et le progrès éducatif se croisent. Elle continue de jouer un rôle clé dans le développement intellectuel, agricole et culturel de l’ouest camerounais.
