Dans un contexte camerounais dynamique, la notion de « jeunesse » pour les personnalités publiques et les stars dépasse souvent l’âge biologique. Elle englobe la vitalité, l’influence durable, la capacité à inspirer et à rester pertinent. Que ce soit dans le sport, les affaires, la culture ou l’engagement civique, maintenir cette « jeunesse » repose sur des principes concrets d’action, d’intégrité et de connexion avec les nouvelles générations. Cette exploration détaille six piliers fondamentaux grâce auxquels les figures camerounaises préservent et renouvellent leur énergie et leur impact au sein de la société.
1. S’engager pour la cohésion sociale et la paix
Une jeunesse d’esprit se manifeste par un engagement en faveur d’un avenir meilleur. Des personnalités et des initiatives locales utilisent leur plateforme pour reconstruire le tissu social, particulièrement dans les régions en difficulté. Cet engagement, source de sens et de lien fort avec les communautés, est un puissant facteur de renouvellement personnel et collectif.
Le football comme outil de guérison communautaire
Le « Nkong Football Tournament for Peace » est un exemple marquant. Depuis 2022, ce tournoi dans la région du Sud-Ouest utilise le sport pour reconstruire la confiance et favoriser l’inclusion dans des communautés affectées par un conflit[citation:10]. Il ne s’agit pas seulement de compétition, mais d’un programme intégré associant matchs, dialogues pour la paix et éducation, visant à prévenir la radicalisation des jeunes et à soutenir la réintégration[citation:10].
Promouvoir l’inclusion des femmes pour une paix durable
L’une des forces de cette initiative est l’intégration d’équipes féminines, brisant les stéréotypes dans un environnement rural. Ces joueuses deviennent des ambassadrices de la paix, inspirant les jeunes filles et démontrant que la construction de la paix est l’affaire de tous[citation:10]. Leur participation active redéfinit les rôles sociaux et insuffle une énergie nouvelle.
Créer des impacts sociaux mesurables
L’engagement se concrétise par des résultats : le tournoi de Nkong a formé plus de 500 jeunes au leadership et aux valeurs de paix, et a impliqué plus de 6 000 membres de la communauté[citation:10]. De telles actions ancrées localement renforcent la légitimité et l’influence positive des porteurs de projet.
2. Défendre l’intégrité et la méritocratie dans le sport
Dans le domaine sportif, préserver la jeunesse et l’avenir du football signifie lutter pour son intégrité. La fraude à l’âge dans les compétitions de jeunes est un problème récurrent qui fausse la compétition et nuit au développement des vrais talents[citation:3][citation:6]. S’y attaquer est un acte fort pour protéger la jeunesse sportive authentique.
Une politique de tolérance zéro incarnée par Samuel Eto’o
En tant que président de la Fédération camerounaise de football (FECAFOOT), la légende Samuel Eto’o a pris des mesures radicales. En 2023, sur ses « instructions strictes », 32 joueurs présélectionnés pour un tournoi des moins de 17 ans ont été écartés après avoir échoué à des tests d’âge par IRM[citation:3][citation:4]. Cette décision, bien que difficile, visait à « mettre fin aux falsifications » qui « entachent l’image du football camerounais »[citation:4].
L’utilisation des tests IRM pour une vérification scientifique
La méthode adoptée est l’imagerie par résonance magnétique (IRM) du poignet, qui évalue la fusion des plaques de croissance osseuse. Elle est considérée comme fiable à 99% pour déterminer si un joueur a dépassé l’âge de 17 ans[citation:6][citation:9]. Ce recours à la science objective vise à garantir l’équité.
| Grade IRM (sur 6) | État de fusion de l’os | Éligibilité pour tournoi U17 |
|---|---|---|
| 1 à 4 | Fusion partielle ou minime | Éligible |
| 5 | Résidu de cartilage (moins de 5 mm) | Cas limite |
| 6 | Complètement fusionné | Non éligible[citation:6] |
Comprendre les motivations derrière la fraude
Cette pratique, souvent motivée par la pauvreté et le manque d’opportunités, repose sur l’idée qu’un âge plus jeune rend un joueur plus attractif pour les clubs européens et permet une carrière plus longue[citation:3][citation:4]. En s’attaquant à ce système, les dirigeants intègres défendent les chances réelles des jeunes joueurs.
3. Innover et entreprendre pour créer des opportunités
La jeunesse se nourrit d’innovation et de la capacité à créer de la valeur. Au Cameroun, où les jeunes de 18 à 35 ans constituent 57% de la main-d’œuvre mais peinent à trouver un emploi, l’entrepreneuriat est une voie cruciale[citation:5]. Les personnalités qui promeuvent et soutiennent cet esprit d’entreprise participent à la vitalité économique du pays.
Bénéficier de programmes de soutien structurés
Des initiatives comme le « Business Plan Competition » (BPC), soutenu par la Banque mondiale, aident les jeunes entrepreneurs à fort potentiel. Il offre des subventions de 10 000 à 20 000 dollars, accompagnées d’un coaching, pour faire passer leurs entreprises à l’échelle supérieure[citation:5].
| Programme | Cible | Type de soutien | Objectif |
|---|---|---|---|
| Business Plan Competition (BPC) | Entrepreneurs en croissance | Subventions (10-20k$), coaching | Scaling, création d’emplois formels[citation:5] |
| Economic Inclusion of Youth (EIY) | Jeunes chômeurs urbains | Formation, micro-subvention (500$) | Création de micro-entreprises[citation:5] |
Incarnation par l’exemple : les jeunes entrepreneurs
Des personnes comme Françoise Becken Epeti, 26 ans, ingénieure et fondatrice d’une entreprise agro-alimentaire éco-responsable, illustrent cet esprit. Elle explique que pour « rester dans la course », son entreprise a besoin d’équipements modernes et de certifications[citation:5]. Son parcours montre comment l’innovation et la résolution de problèmes maintiennent une dynamique de croissance.
Répondre aux défis d’accès au financement
Augustin Caleb Minkoulou, 31 ans, fondateur d’une entreprise de jus et de vins, souligne le défi majeur : « L’accès aux institutions financières est très difficile pour un jeune entrepreneur »[citation:5]. Surmonter ces obstacles par la persévérance et en cherchant des soutiens adaptés est caractéristique d’une démarche jeune et tenace.
4. Porter fièrement et transmettre le patrimoine culturel
La jeunesse culturelle réside dans la capacité à honorer ses racines tout en les rendant vivantes pour le présent. Les personnalités qui valorisent et transmettent le patrimoine camerounais renforcent leur authenticité et leur connexion émotionnelle avec le public, source intarissable de renouvellement.
Exceller et être reconnu sur les scènes culturelles
Lors d’événements comme le Festival des Arts et de la Culture des Jeunes (FESTAC), des jeunes sont honorés pour leur dévouement à la promotion du patrimoine[citation:2]. Le groupe « Forest Children », par exemple, a remporté le premier prix de danse culturelle en 2025, un titre qu’ils défendent avec une pratique « jour et nuit, même sous la pluie » selon une membre[citation:2]. Cette excellence est une forme de rayonnement.
Innovation dans les arts traditionnels : la mode
Le secteur de la mode est un canal puissant pour réinterpréter la culture. Lors du FESTAC 2025, « Eddy’s Fashion » de Bamenda a remporté le premier prix du défilé de mode[citation:2]. Le créateur, actif depuis 2017, montre comment un métier traditionnel peut évoluer vers une marque contemporaine et reconnue.
Organiser pour pérenniser : le rôle des festivals
Au-delà de la performance individuelle, des personnalités organisatrices créent des plateformes durables. Le FESTAC, par exemple, vise à aider les jeunes « à apprécier leur héritage culturel », surtout à une époque où Internet peut menacer l’identité culturelle[citation:2]. Créer de tels espaces de célébration et d’échange est un acte de transmission essentiel.
5. S’engager civiquement et politiquement pour l’avenir
Rester jeune, c’est aussi se préoccuper de l’avenir collectif et y prendre part. Avec une population dont l’âge médian est de 18,7 ans et plus de 60% de moins de 35 ans, la jeunesse camerounaise est une force démographique majeure[citation:7]. Les personnalités qui s’engagent sur les questions de société conservent une pertinence et une influence cruciales.
Revendiquer un rôle au-delà de l’« figurant » électoral
Comme le souligne un acteur de la société civile, il s’agit d’« arrêter de voir les jeunes comme une démographie à utiliser pendant les campagnes et ensuite ignorée »[citation:7]. Cette demande d’être considéré comme des « agents de changement » et non comme des « figurants » est au cœur d’un engagement authentique[citation:7].
Utiliser les nouveaux médias pour mobiliser
L’engagement passe aujourd’hui par les canaux digitaux. Lors des élections de 2025, un candidat de 37 ans, Hiram Iyodi, a par exemple utilisé activement TikTok et X (Twitter) pour rallier les jeunes électeurs[citation:7]. Maîtriser ces outils de communication est devenu indispensable pour rester en contact avec les nouvelles générations.
Participer à l’éducation civique et exiger des comptes
Face au scepticisme, des ONG dirigées par des jeunes, comme Local Youth Corner (LOYOC), organisent des ateliers d’éducation civique[citation:7]. Un activiste résume cet état d’esprit : « Si nos dirigeants continuent de nous considérer comme des outils de campagne (…) le changement dont nous avons besoin ne viendra pas d’eux, il doit venir de nous »[citation:7]. Cette autonomie est le signe d’une maturité citoyenne active.
6. Briser les plafonds de verre et inspirer la prochaine génération
Enfin, une jeunesse d’esprit se perpétue en ouvrant des voies pour les autres, notamment en luttant contre les inégalités. Les personnalités qui défient les normes établies, particulièrement en faveur de l’égalité des genres, insufflent une énergie transformative et durable à tout l’écosystème.
Être reconnue parmi les femmes les plus influentes du sport
Des Camerounaises s’illustrent au plus haut niveau. Fomum Victorine Agum, fondatrice et présidente de l’Académie sportive Abakwa de Bamenda, a été honorée dans la liste des « 50 femmes africaines les plus influentes dans le sport » en 2025[citation:8]. Une telle reconnaissance inspire des vocations.
Devenir un modèle par l’excellence sportive
L’excellence pure est aussi une source d’inspiration. La joueuse de football Barbra Banda, bien que zambienne et souvent citée comme référence en Afrique, montre comment le talent au plus haut niveau (Joueuse africaine de l’année 2024 CAF) rend les femmes visibles et crée des modèles pour les jeunes filles[citation:8].
Créer des académies et des structures dédiées
L’action la plus concrète est souvent la création d’infrastructures pour la formation. Les académies sportives, comme celle fondée par Fomum Victorine Agum, assurent un pipeline de talents et offrent un encadrement structuré aux jeunes, perpétuant ainsi un cycle vertueux de développement[citation:8].
Conclusion : La jeunesse, une dynamique à renouveler par l’action
Le « maintien de la jeunesse » pour les personnalités camerounaises apparaît bien moins comme un secret de bien-être individuel que comme le résultat d’un engagement multidimensionnel dans la société. C’est un processus actif qui passe par la défense de l’intégrité (comme dans le football), la création d’opportunités (par l’entrepreneuriat), la transmission du patrimoine, l’engagement civique et le combat pour l’égalité. Ces figures, qu’elles soient sportives, culturelles, entrepreneuriales ou militantes, cultivent ainsi une pertinence durable. Leur énergie se renouvelle en investissant dans la jeunesse des autres, en étant des ponts entre les traditions et la modernité, et en œuvrant pour une société plus juste et dynamique. En définitive, au Cameroun, rester jeune, c’est rester actif, utile et connecté aux forces vives de la nation.
