Qui est l’entraîneur le plus aimé au Burkina ?

Introduction

Au Burkina Faso, une nation passionnée de football où les Étalons occupent une place centrale dans l’unité nationale, la figure de l’entraîneur dépasse souvent le simple cadre sportif. Elle devient un symbole de fierté, de résilience et d’espoir. Si plusieurs techniciens ont marqué l’histoire du football burkinabè, un nom se détache nettement dans le cœur de la population ces dernières années : Kamou Malo. Son parcours, ses résultats et sa personnalité en ont fait, sans conteste, l’entraîneur le plus aimé et le plus respecté de sa génération.

Kamou Malo : Le Patriarche des Étalons Modernes

Nommé sélectionneur des Étalons en mars 2020, Kamou Malo, un technicien burkinabè formé localement, a hérité d’une équipe en reconstruction et en manque de repères. Son mandat a été une démonstration magistrale de leadership, de compétence tactique et d’une connexion profonde avec ses joueurs et le public. Voici les arguments solides qui étayent cette affirmation.

1. Des Résultats Sportifs Historiques et Inattendus

L’amour d’un peuple pour son entraîneur se forge d’abord par les résultats. Kamou Malo a offert au Burkina Faso certains de ses plus grands moments de fierté footballistique récents.

  • Exemple 1 : La Qualification à la CAN 2021 (Cameroun) : Il a parfaitement mené la campagne qualificative, terminant en tête d’un groupe difficile et qualifiant le pays pour la Coupe d’Afrique des Nations.
  • Exemple 2 : Le Parcours Héroïque à la CAN 2021 : C’est lors de ce tournoi que la légende de Kamou Malo est née. Contre tout pronostic, il a mené les Étalons jusqu’en demi-finale, un exploit que le Burkina n’avait réalisé qu’une seule fois auparavant (en 2017). L’équipe a éliminé des formations redoutables comme le Gabon et la Tunisie, montrant une solidité et une cohésion remarquables.
  • Exemple 3 : La Qualification pour le Mondial 2022 dans les Play-offs : Bien que l’équipe ait finalement été éliminée par l’Algérie, le simple fait d’avoir atteint le tour décisif pour la qualification à la Coupe du Monde est un immense succès. Kamou Malo a rendu ce rêve tangible pour toute une nation.
  • Exemple 4 : La 4ème Place à la CAN 2023 (Côte d’Ivoire) : Malgré une préparation difficile et un groupe d’enfer, il a une nouvelle fois sorti l’équipe de la phase de groupes et l’a menée jusqu’au match pour la 3ème place. Ce parcours a confirmé sa capacité à obtenir des résultats en tournoi, faisant du Burkina une nation régulièrement crainte et respectée.

2. Une Alchimie Parfaite et une Gestion d’Équipe Exemplaire

Au-delà des résultats, c’est la manière qui a conquis les Burkinabè. Kamou Malo a su gérer un vestiaire rempli de stars internationales (comme Bertrand Traoré, Edmond Tapsoba, etc.) avec une autorité naturelle et un profond respect.

  • Création d’un Esprit de Famille : Il a souvent parlé des Étalons comme d’une « famille ». Cette philosophie a transcendé le terrain, créant une cohésion et une solidarité visibles, surtout dans les moments difficiles. Les joueurs ont toujours affiché un soutien sans faille à leur coach, ce qui est un indicateur puissant de son leadership.
  • Gestion des Egaux : Il a su imposer son autorité sans brusquerie, intégrer les jeunes talents aux cadres expérimentés et trouver le bon équilibre tactique pour maximiser le potentiel collectif. Sa capacité à obtenir le meilleur de chaque joueur a été largement saluée.

3. Une Personnalité Humble, Charismatique et Patriote

Kamou Malo incarne des valeurs qui résonnent profondément avec la population burkinabè : l’humilité, le travail et l’amour de la patrie.

  • Communication Directe et Sincère : Lors de ses conférences de presse, il est toujours resté mesuré, lucide dans la défaite et humble dans la victoire. Il n’a jamais cédé à la mégalomanie et a toujours ramené le succès au collectif et à la nation.
  • Figure Paternelle : Son calme, sa sagesse et son expérience lui ont valu le surnom affectueux de « Patriarche ». Les Burkinabè se reconnaissent en lui ; il est l’un des leurs, un technicien local qui a réussi à rivaliser avec les grands noms du football africain.

4. La Comparaison avec d’Autres Candidats Potentiels

Pour renforcer l’argument, il est utile de comparer brièvement Kamou Malo à d’autres entraîneurs marquants.

  • Paulo Duarte : Le Portugais a eu plusieurs mandats. S’il a qualifié le pays pour plusieurs CAN et réalisé l’exploit de la demi-finale en 2017, sa relation avec la fédération et une partie du public était souvent tumultueuse. Il n’a jamais bénéficié de l’unanimité et de l’affection dont jouit Kamou Malo.
  • Otto Pfister : Le vénérable Allemand est un monument du football burkinabè pour avoir qualifié les Étalons pour leur première CAN en 1996. Il est très respecté, mais son ère est plus lointaine. L’impact émotionnel immédiat et l’attachement sont naturellement plus forts pour un entraîneur qui a réussi récemment et de manière aussi spectaculaire.
  • Brama Traoré : Ancien joueur respecté, son court intérim n’a pas laissé la même empreinte durable.

En somme, si ces techniciens sont respectés, Kamou Malo combine le respect pour ses résultats à une affection populaire authentique et généralisée.

Conclusion

En définitive, l’entraîneur le plus aimé au Burkina Faso est incontestablement Kamou Malo. Cette affection n’est pas un simple engouement passager ; elle est le fruit d’un travail de fond, de résultats sportifs historiques, d’une gestion d’équipe exemplaire et d’une personnalité qui incarne les valeurs burkinabè. Il a redonné aux Étalons leur fierté, leur identité et la conviction qu’ils peuvent battre n’importe quelle équipe. Plus qu’un simple sélectionneur, Kamou Malo est devenu un symbole national de résilience et d’unité, un « Patriarche » aimé de tout un peuple pour avoir écrit les plus belles pages de l’histoire récente du football burkinabè.

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