Je m’appelle Sarah. J’ai 30 ans, et pendant longtemps, tout le monde a cru que j’étais une femme épanouie.
Mariée depuis quatre ans, un travail stable dans une banque, un bel appartement en centre-ville… Sur le papier, ma vie semblait parfaite.
Mais derrière mes sourires et mes photos soigneusement filtrées, je me sentais vide.
Je me réveillais chaque matin avec cette boule au ventre, incapable d’expliquer ce malaise qui me suivait partout.

Je me disais que c’était normal, que tout le monde traversait des moments de doute. Mais au fond, je savais que quelque chose n’allait pas. J’avais tout ce que j’étais censée vouloir, et pourtant, je n’étais pas heureuse.
Mon mari, Paul, est un homme bien. Il m’aime, il est gentil, il travaille dur. Mais depuis quelque temps, nos conversations se limitaient aux factures, aux courses, et aux projets qu’on repoussait sans cesse. Il y avait entre nous cette distance silencieuse que personne ne voyait, mais que je ressentais comme un mur.
Je ne me reconnaissais plus dans ce rôle d’épouse parfaite, toujours souriante, toujours forte.
Un soir, après une journée particulièrement épuisante, je me suis regardée longuement dans le miroir.
Et j’ai eu un choc.
Je ne voyais plus la jeune femme passionnée que j’étais à 20 ans.
Je voyais une étrangère, fatiguée, éteinte.
Ce soir-là, j’ai pleuré pendant des heures. Pas à cause d’un drame, mais parce que j’ai compris que je vivais une vie qui ne me ressemblait pas.
J’étais prisonnière d’un bonheur d’apparence.
Le lendemain, j’ai pris un congé de trois semaines. Sans prévenir personne, j’ai réservé un billet pour Dakar. J’avais besoin de partir, de respirer, de me retrouver.
Les premiers jours ont été étranges. J’étais seule, sans routine, sans repères. J’ai marché sur la plage pendant des heures, j’ai regardé les vagues, j’ai écrit dans un carnet.
Et petit à petit, quelque chose s’est réveillé en moi.
J’ai compris que depuis des années, je vivais pour les autres. Pour plaire, pour rassurer, pour ne décevoir personne.
Mais moi, qu’est-ce que je voulais vraiment ?
Je ne savais même plus.
C’est là-bas, au bord de l’océan, que j’ai commencé à me reconstruire.
J’ai réappris à écouter mes émotions, à dire non, à ne plus avoir honte de mes envies.
J’ai accepté d’être vulnérable, d’avoir peur, d’être imparfaite.
Quand je suis rentrée, tout le monde m’a trouvée “changée”.
Mon mari m’a posé mille questions.
Je lui ai simplement dit :
— J’ai besoin d’une vie où je respire.
Il n’a pas compris. Peut-être qu’il ne comprendra jamais.
Quelques semaines plus tard, j’ai pris la décision de vivre seule.
Pas parce que je ne l’aimais plus, mais parce que je m’étais perdue dans ce mariage.
Je devais me choisir, avant qu’il ne soit trop tard.
Aujourd’hui, ma vie est beaucoup plus simple.
Je n’ai plus les mêmes revenus, je ne vis plus dans un grand appartement, mais je me sens libre.
Je me lève sans cette boule au ventre.
Je prends le temps d’écouter le chant des oiseaux, de cuisiner pour moi, de rêver à nouveau.
Je ne prétends pas avoir trouvé toutes les réponses.
Mais j’ai appris une vérité essentielle :
on ne peut pas être heureuse dans une vie qui n’a pas notre couleur.
Alors si toi aussi tu lis ces lignes et que tu te sens enfermée, écoute-toi.
Ce n’est pas de la folie de vouloir recommencer, c’est du courage.
Tu n’as pas besoin d’attendre un drame pour changer de direction.
Parfois, le simple fait d’oser dire “je ne vais pas bien” est déjà le début d’une renaissance.
J’avais tout pour être heureuse, oui.
Mais il a fallu que je perde cette “vie parfaite” pour enfin trouver la paix.